La psychologie positive : un art de vivre

06/06/2019

Accomplissement de soi, optimisme, confiance en soi, estime de soi, résilience, vitalité, créativité, performance… La science est sans appel, l’intérêt que nous portons à nos forces et nos atouts a des vertus bien supérieures que l’intérêt que nous portons à nos erreurs ou nos faiblesses.  Découvrir la psychologie positive, c’est frotter des feuilles de menthe sauvage à deux mains, il en émane un parfum aux vertus lumineuses.

Cette semaine, la psychologie positive est à l’honneur, et avec elle, l’un de ses pères fondateurs, Martin Seligman, mais aussi Ilona Boniwell, ambassadrice européenne de cette « science du bonheur et du bien-être. »

Qui est Martin Seligman ?

A priori, pas un ami… puisqu’il a mené des expérience sur des chiens pour démontrer que l’impuissance peut être apprise. Mais à sa décharge, il a très vite découvert des antidotes qui ont fait leurs preuves et qui vont servir l’humanité toute entière: l’espoir, la projection et la perception qu’il est possible de contrôler et d’exploiter l’imprévisible.

J’ai eu la chance de me laisser emporter par l’optimisme de ce courant il y a 20 ans et de faire la connaissance d’Ilona Boniwell lors de ma formation en psychologie positive. C’est l’une des formations les plus riches que j’ai pu faire. Un enseignement, pour nous toucher, doit circuler dans l’air comme un parfum qui nous entraîne à découvrir « ce qu’on ne connait pas comme si on le connaissait déjà ». (Christian Bobin)

N’avez-vous jamais eu un professeur qui a su capter votre attention et vous emmener là où vous ne pensiez jamais aller ? Fermez les yeux un instant, repensez à vos années d’études, aux salles de classe, aux bancs de la Fac et laissez sa voix vous toucher à nouveau… Les meilleurs enseignants vont au-delà de leur mission, ils nous transmettent leur vision. Ilona incarne sa passion. La passion vient du cœur. Le cœur donne la vie.

Mais qui est Ilona Boniwell ?

Ce qui s’échappe de son sourire, un peu russe, un peu letton, un peu british, presque français, c’est un accent « bizarre » comme elle le dit en souriant. Ilona est étudiante en psychologie à Londres quand elle entend parler pour la première fois de psychologie positive. Elle 23 ans. Elle découvre que l’on peut « travailler sur quelque chose qui marche déjà bien et faire cela de manière scientifique… » et elle trouve que « C’est génial ! Absolument génial.» Alors, elle organise des congrès de psychologie positive pour les étudiants. Jusqu’au jour où Martin Seligman entend parler de « cette fille, quelque part, » qui parle de psychologie positive. C’est avant Facebook ou Linkedin. Martin Seligman se déplace à Londres. On est en 2001. Il devient son mentor. C’est ainsi qu’Ilona Boniwell devient l’ambassadrice de la science du bonheur en Europe. Elle organise le 1er congrès européen de psychologie positive en 2002 et donne son élan à ce courant qui a pour objectif de nous conduire vers l’excellence.

Qu’est-ce que la psychologie positive ?

Très simplement, c’est une approche qui étudie le fonctionnement des gens qui vont bien. Plus sérieusement, c’est une branche complémentaire de la psychologie traditionnelle qui étudie scientifiquement les forces et les compétences des individus qui mènent leur vie au mieux afin de comprendre comment ils s’y prennent ( Sheldon & King,2001)

Là où la psychologie traditionnelle met l’accent sur les problèmes, les pathologies, la dépression, l’angoisse, les problématiques familiales et s’interroge sur tout ce qui ne va pas, la psychologie positive s’interroge sur ce qui fonctionne bien en dépit des difficultés.

Là où l’une cherche à diminuer les douleurs et rétablir l’équilibre, l’autre propose des solutions issues de la recherche scientifique pour optimiser nos forces et nos atouts, stimuler des émotions positives, augmenter notre vitalité et révéler notre potentiel.

Le coaching et la psychologie positive ont un même objectif: dévoiler notre potentiel et nous rendre autonome.

Je voulais rendre hommage à Ilona Boniwell pour m’avoir transmis -dans ma langue maternelle- les bases de cet art de vivre.

« S’incliner pour remercier, les fleurs le savent. » ( Christian Bobin)

Valérie Pharès